Avec Tel-avivre.com - Misha Uzan
C'est
sans doute l'une des plus belles rues de Tel Aviv. Elle ne fait pas partie des
grandes avenues où l'on se promène, des grandes rues de défilés, des boulevards
où l'on vient prendre un café ou se restaurer, en revanche, un séjour
touristique culturel par Tel Aviv doit passer par la rue Bialik, qui regorge de
belles maisons et de monuments historiques.
Haïm Nahman Bialik |
Bialik est en effet une petite rue au
parfum Bauhaus – le mouvement architectural des années 30 qui fait le charme de
Tel Aviv – qui part de la rue Allenby pour se terminer place Bialik, à
l'intersection avec les rues Idelson et Rabenu Tam. Au bout de la rue se
trouvent de grands escaliers qui nous feraient presque penser à Montmartre. En continuant
tout droit, on rejooint le parc Méïr et le centre Dizengoff, en plein centre.
La rue tient évidemment son nom du
poète et écrivain Haïm Nahman Bialik (1873-1934), auteur majeur de l'histoire
moderne d'Israël et de la renaissance de l'hébreu, poète national qu'on
considère comme la personnalité centrale de la poésie moderne en hébreu.
Presque chaque ville en Israël a sa rue Bialik. Mais Tel Aviv a eu l'honneur de
baptiser la sienne en 1924, en présence du poète, au cours d'une cérémonie
officielle. Une rue qui accueille également en son sein, au numéro 22, la
maison de Bialik. Centre de la vie intellectuelle et artistique dans les années
30, il s'agit aujourd'hui d'un musée dédié à sa vie et à son œuvre, elle
contient une bibliothèque, une exposition permanente et un centre culturel où des
institutions comme l’Association des écrivains hébraïques, le Comité pour la
langue, l’Association des Amis de l’Université hébraïque de Tel-Aviv, ont
repris place aujourd'hui.
Toute la rue, à présent comme dans le
pass, est un concentré culturel. La grande majorité des bâtiments, qui ont été entièrement
rénovés à l'occasion du centenaire de la naissance de Tel Aviv en 2009, est de
style Bauhaus. Longue d'environ trois cents mètres, la rue comporte une
certaine uniformité de style. Elle comporte quatre musées : la maison Bialik,
le musée du peintre Rubin, et les deux musées récemment inaugurés, le musée du
Bauhaus (ou maison Shlomo Yafé) et, sur la place Bialik, le nouveau musée de
l'Histoire de Tel Aviv – Jaffa, inauguré en 2009 et baptisé Beth Ha'ir, la
maison de la ville, car c'est à cet emplacement que se trouvait autrefois la
mairie de Tel Aviv. Six maires de Tel Aviv y ont tenu leurs fonctions : MeïrDizengoff, David Bloch, Moshe Shlush (quelques jours seulement), Yisrael
Rokach, Haïm Levanon et Mordechaï Namir. Aujourd'hui, plus de 15000 photos de
l’histoire de la ville y sont exposées. C'est un musée incontournable pour
découvrir ou approfondir l'histoire de Tel Aviv.
Sur la gauche du musée, se trouve le
Centre de musique Felicja Blumental, dédié à la pianiste du même nom. Le
bâtiment, remarquable par sa couleur orange, incorpore aussi la bibliothèque
musicale, fondée en 1951 sous le nom de AMLI (Americans for a Music
Library in Israel) qui comprend une importante collection de musique
classique, de musique israélienne, yiddish et religieuse,
de cantillations et de chansons, formant un ensemble de plus de
18 000 enregistrements, de plus de 5 000 CD et 130 cassettes
vidéo, ainsi qu'environ 85 000 livres sur la musique et une collection
d'instruments de musique. On y trouve les archives de célèbres compositeurs,
pianistes et violoncellistes : Bronisław Huberman, Menashe
Ravina et Yitzchak Edel, Joachim Stutschewsky, et bien sûr Felicja
Blumental. Une collection enrichie par les donations faites par
le luthier Moshe Weinstein et par la professeur Edith Gerson-Kiwi. La
rue comporte encore de nombreuses maisons et immeubles remarquables qui la
décorent : l'Immeuble Avezerman, l'immeuble Goldin, l'immeuble du Docteur
Krinsky, l'Immeuble Palskovski, l'Immeuble Yerhovsky, et l'Immeuble Peltzman
& Wecht.
Il n'existe qu'un seul café dans la rue
Bialik, l'ancien café Saphire, aujourd'hui Bialik, au coin d'Allenby.
Bialik est avant tout une rue
historique, culturelle, belle et peut-être poétique, à l'image de Haïm Nahman
Bialik, le poète de Tel Aviv et d'Israël.
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